Aujourd'hui je n'ai pas publié mon travail avant notre R.V. hebdomadaire, pour "éprouver" mes camarades. Je leur ai lu ce poème planqué dans une revue poétique, (ça jette!) en leur demandant de trouver l'auteur. Et personne n'a trouvé ni même proposé, j'étais bien entendu très déçu...quelqu'une a alors dit que c'était sans doute Baudelaire, je n'ai pas révélé la supercherie, mais mon "la" s'est mis quelque peu à enfler... (cf G Brassens)
Se ressourcer
Las(se(, ma muse est en grève
Elle se refuse à moi
Elle n'est plus dans mes rêves
Elle est fille de joie
Hier si volubile
Jasant comme un zazou
Infidèle, versatile
Partie je ne sais où
Je la cherche et l’appelle
Elle est muette et se tait
Peut-être m’entend-elle
Cet été elle était
Capricieuse et rusée
Partie faire ses courses
Piétant dans la rosée
Puis nue dans une source
Peut-être à Athéna
Boit elle aux bacchanales,
Des ambroisies grenat,
Des liqueurs infernales.
Est-elle dans Roma ?
Cueillant les tithymales
Coucous ou curcumas,
Cigües ou fleurs du mal
Belle et radieuse
Elle va surgir soudain
Aux sources lumineuses
Elle aura fait le plein
Aux ondes du Horla,
D’idées originales
De mots aux mille éclats
D’images subliminales
Elle reviendra parée
De falbalas, de nippes
Bigarrées, chamarrées,
En belle Mélanippe
Aux besoins impérieux
D’un verbe bucolique.
Mêlant le mystérieux
Aux thèmes pragmatiques,
Elle reviendra chargée
De tous ses souvenirs
Me fera voyager
Vers d’autres avenirs
Puis elle me versera
Les nectars qu'elle écume
Dans des verres baccarat.
J’y tremperai ma plume…
BaB/ 03/22