J’adore
Pas une seule émission
Pas une conversation
Où je n’entende encore
Et encore le mot « j’adore »
J’adore la sardine grillée
J’adore le style Robbe-Grillet
Les demoiselles de Rochefort
J’adore, j’adore, j’adore
Par tous les trous il me sort
Par le nez, par le cul, par les pores
J’adore le chant des cigales
Et les sucettes de France Gall
J’adore le vol du condor
Et l’épée du toréador
Et le Cid Campéador
Le soir, au bois, le son du cor
Le matin, le silence de l’aurore
Et le vin noir de Cahors
J’adore la mayonnaise
J’adore la paimpolaise
J’adore le parfum de la violette
Et le bruit de ma mobylette
Et l'autre qui adore la bagnole
On lui fera danser la carmagnole
Moi il m’arrive d’aimer, un peu, beaucoup
Il m’arrive même d’aimer comme un fou
Une personne, une musique, un auteur
Une voix, un dessin, une odeur
Une région, une maison, un paysage
La perfection du bel ouvrage
J’aime dormir dans les bras de ma mie
Et j’aime tous les plaisirs de la vie
Je hais la guerre, je hais la souffrance et la mort
Et tous ces cons qui adorent, qui adorent… le veau d’or
JE LES ABHORRE