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MON BEAU MARAIS

                   " A la prime ol a tot a faere" disait mon papa... Il y a tout à faire, et je n'avance à rien... surtout en "pouêtsie". Les thèmes de Francis ne sont pas très bandants: "la ville et le divin", "le laid et le grotesque", "révélation et magie"....

            Il y a quelques mois j'ai participé à un concours de pouêt-pouêt lancé par "l'essor poétique", association sablaise très attachée à la forme ultra classique plutôt qu'au fond et sans doute un peu "ventrachouillarde" ...
              J'avais présenté quelques poèmes sur des thèmes imposés... et..., aucun n'a été retenu. J'avais pourtant fait un effort sur la métrique avec l'aide d'une collègue très pointue sur la dite métrique, mais mon texte en était quelque peu affadi. Je vous soumets donc ma première version de "Mon Marais"

Mon beau marais

Mon cher et grand marais, mon bel Eden perdu,
Large vallée du Lay aux vastes étendues
De prairies,  de fossés où circulait l’eau claire
Bordée de joncacées, baignant des roselières.

L’été, gambader dans ce petit paradis,

Enivré   de chaleur dans cet air alourdi
Etait pour moi, enfant ml-curieux mi- flâneur
Un plaisir sans nom et un immense  bonheur.

Cette immersion  en ce grouillement fusionnel,
La contemplation de ce monde originel,
Sorte de creuset, de matrice du vivant,
J’y passais des journées entières en observant

Phragmites en panouilles abritant les grenouilles
Les  bruants des roseaux : ces oiseaux qui gazouillent,
Cisticoles des joncs : ces oiseaux qui babillent,
Ces tapis de lentilles abritant les anguilles

Le marais s’activait intensément fin juin.
Faucher, faner, et puis mettre en «mulons» les foins
Occupait  femmes, enfants, hommes ,chevaux et charrettes :
Chorégraphie d’une fébrilité inquiète.

Plus tard, dès la repousse du regain verdoyant,
Les troupeaux chamarrés paissaient paisiblement
Attirant  parmi eux les oiseaux commensaux
Et limicoles, hérons, aigrettes et bécasseaux.

Le cheptel engraissait, en attendant l’hiver,
Dans ces gras pâturages, jusqu’aux crues des rivières.
Inondé, le marais accueillait des milliards
De migrateurs variés, stridulants et criards

Quand se retirait l’eau limoneuse et féconde,
Des  odeurs fortes mais jamais nauséabondes
Exhalaient de l’argile couverte de limnées
De planorbes ou de moules aux coques évidées.

Paysage changeant toujours renouvelé,
Ce  pur joyau par nos ancêtres ciselé,
Las, mon beau marais, ce trésor et son écrin
Rétrécit, disparait comme peau de chagrin
                                                         
 BaB oct 2022

 

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